Les isbas

Actuellement de terribles incendies ravagent le territoire russe. Images impressionnantes du feu qui brûle les forêts et les maisons comme de simples fétus de paille. Il est bien difficile de lutter contre ce feu dans ces contrées isolées de tout. Cela m'affecte d'autant plus que j'y étais il y a seulement deux mois. Durant cinq jours, j'ai traversé la Russie profonde à bord du Transsibérien, de Moscou à Naouchki (frontière mongole).

C'était le printemps, la campagne était verte, les prairies recouvertes de fleurs. Près des isbas les potagers venaient d'être labourés.

 Je repense à toutes ces petites isbas que j'ai photographiées depuis le train :

Saint-Rémy sur Creuse

La vallée de la Creuse

 

 

Aujourd'hui je vous emmène sur les bords de la Creuse, dans un village situé à quelques centaines de mètres du cours d'eau, dans le département de la Vienne : Saint-Rémy sur Creuse.

 

 

Le village est surtout connu pour son bel ensemble de maisons troglodytiques construites au Moyen Age au moment où le roi Richard Cœur de Lion fit bâtir une forteresse sur le côteau, face à la Touraine. Les paysans avaient alors conçu un système défensif contre les attaques en creusant des cachettes dans le tuffeau du côteau. Ils pouvaient ainsi se mettre à l'abri et même tenir un siège. On accède au site par un chemin pentu.

 

Certaines de ces maisons sont devenues des lieux de villégiature, d'autres sont encore un peu à l'abandon, mais toutes ont un propriétaire.

 

 

 

 

 

 

Après le rattachement de cette région au royaume de France, les paysans quittèrent le village pour retourner dans leur contrée d'origine ( la plupart venait de Châtellerault). Puis à partir du XVII et XVIIIe siècles, avec le développement de la culture du chanvre, une nouvelle population vint s'installer dans les maisons. Il s'agissait de tisserands avec leur famille. Ils s'entassaient à huit ou dix dans l'unique pièce de la demeure. Chaque maison possédait sa cheminée indispensable pour la cuisson des aliments et le chauffage. L'eau provenait du côteau et était recueillie dans des vasques creusées dans la pierre devant les maisonnettes.

 

 

Le site se visite tous les jours. Des archéologues ont été chargés de veiller à la préservation et la sécurité du lieu.